Régulation sur le nouveau génie génétique: Notre Position
En collaboration avec une large alliance d'une soixantaine d'organisations de soutien, le ASGG indique dans une prise de position les lignes rouges à ne pas franchir.
19.03.2014 | Disséminations expériementales en Suisse
Le site expérimental de Reckenholz est utilisé par l’Université de Zurich pour développer du blé génétiquement modifié résistant à l’oïdium. Photo : SAG
Le 13 mars dernier, l’Université de Zurich a planté du blé transgénique dans le champ expérimental de Reckenholz. C’est ce qu’elle a fait savoir aujourd’hui lors d’une conférence de presse. Les essais se déroulent sur un « site protégé » mis en place par la station de recherche en agronomie Agroscope. Pour entretenir ce site et assurer sa sécurité, Agroscope a prévu un coût de 750'000 francs par an. Le Conseil fédéral et le Parlement ont approuvé cette augmentation de budget, estimant qu’elle permet de consolider la recherche. Avec le « site protégé » de Reckenholz, les chercheurs disposent d’une surface totale de 3 hectares pour les essais dans le domaine du génie génétique vert. Durant l’année en cours, les essais ne concerneront que le blé. Mais ces prochaines années, ils pourraient s’étendre aux pommes de terre, aux pommes et à une lignée supplémentaire de blé. Agroscope n’effectue pas elle-même de recherches sur des plantes génétiquement modifiées. Elle met l’infrastructure expérimentale à la disposition de chercheurs de différents instituts et s’occupe des essais de dissémination sous l’angle agronomique.
16.8.2013 | Disséminations expérimentales PNR59
Site protégé à Pully. Image: Prudence OGM
L'OFEV a donné hier son feu vert à l'Université de Zurich pour la mise en place d'essais en plein champ avec des lignées de blé transgéniques résistantes à l'oïdium. Ces essais sont inutiles puisque les réponses aux questions posées ont déjà trouvé une réponse lors des précédentes disséminations ayant eu lieu entre 2008 et 2010.
07.02.2013 | Disséminations expériementales en Suisse
Champ de blé de la dissémination expérimentale dans le cadre du PNR 59 en 2009, image : consortium-ble.ch
L’Université de Zurich a déposé une demande d’autorisation pour la dissémination de blé génétiquement modifié auprès de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV). En sa qualité d’exploitant de la parcelle d’essai protégé (« protected site »), Agroscope sera responsable de la sécurité technique. Plusieurs organisations ont déjà critiqué ces autorisations. Ils remettent en question l’utilité pour l’agriculture suisse de ces essais prévus. L’OFEV publiera la demande dans la Feuille fédérale après vérification de son exhaustivité et ensuite commencera un délai d’opposition de 30 jours.
3.8.2010 | Disséminations expérimentales PNR59
Image: Ernte Mikroplots 2, www.konsortium-weizen.ch
Une équipe de scientifiques de l'Université de Zurich a cultivé sous serre et en plein champ des lignées de blé génétiquement modifiées pour résister à l'oïdium (gène Pm3b). Cette étude a été menée dans le cadre du programme de recherche national « Utilité et risques de la dissémination des plantes génétiquement modifiées » (PNR 59). Les chercheurs (1) constatent qu'en serre et en l'absence de traitement fongicide, le blé transgénique a un rendement jusqu'à deux fois plus important que le blé non transgénique et non traité, mais qu'en plein champ, la tendance s'inverse : les blés transgéniques ont eu jusqu'à 56% de baisse de rendement par rapport aux blés non GM. Au-delà du rendement, ils ont aussi observé des modifications de la forme des épis sur certaines lignées et que cela favorisait un autre champignon, l'ergot du seigle. Les chercheurs notent que l'infestation par l'ergot (Claviceps purpurea) était, en plein champ, jusqu'à 40 fois plus importante sur les blés GM que sur leur équivalent classique. Une autre étude, menée avec un blé génétiquement modifié pour lutter contre la rouille des feuilles avait montré que ce transgène pouvait être responsable d'une baisse de 12% de rendement [2].
Ainsi, les chercheurs concluent : « Nos résultats démontrent que, en fonction de l'insertion, un transgène particulier peut avoir des effets importants sur le phénotype d'une plante et que ces effets peuvent parfois être inversés lorsque les plantes sont cultivées en serre ou en champ ». Les chercheurs reconnaissent ne pas comprendre quels mécanismes biologiques sont responsables de ces effets", mais ils font l'hypothèse que cette variation dans les effets phénotypiques peut être due aux différents niveaux d'expression du transgène Pm3b qui, à leur tour, pourraient avoir été causés par différentes positions d'insertion du transgène dans le génome.
Les chercheurs ont communiqué sur cette étude, via un communiqué de presse publié par le Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS). On peut lire dans ce texte destiné tant à la presse qu'aux responsables politiques : « les résultats obtenus en serre ne sont pas applicables au contexte du plein champ et les essais en plein champ sont donc importants ». Cette étude ne va-t-elle pas, au final, légitimer les essais en plein champ, essais contestés par de nombreuses ONG et des scientifiques du fait des risques de dissémination des transgènes ?
StopOGM n'est pas d'accord avec les chercheurs suisses qui prétendent que les disséminations expérimentales sont nécessaires pour explorer la réaction des plantes GM. Il est connu depuis longtemps que la transgenèse est hautement imprécise et invasive. Cette dernière perturbe les mécanisme de régulation du génome. Il est de ce fait impossible de garantir la stabilité et l'expression des transgènes. Il est par conséquent impératif (et beaucoup plus facile !) de tester systématiquement la stabilité des transgènes in vitro (sous serre) sous différentes conditions avant de procéder à des disséminations expérimentales qui ne sont pas adaptées pour effectuer ces tests car sont soumises a trop de facteurs aléatoires.